No 178, septembre 2021

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En 2020, le canton de Neuchâtel devait célébrer les trente ans de sa politique d’intégration multiculturelle. Las, comme partout, un virus pandémique est venu jouer les trouble-fêtes. La commémoration s’est donc étendue sur deux ans, l’occasion de vous faire découvrir, dans l’UniNEws 59, comment l’Université de Neuchâtel contribue, par ses recherches et ses initiatives, à la cohésion multiculturelle si chère à ce coin de pays.

Ainsi à l’automne 2021, à l’enseigne de NeuchàToi, se jouera «Bienvenue à Heimatland !», un événement théâtral immersif concocté dans le cadre du Théâtre de la Connaissance. Le temps d’une soirée, le public sera invité à se mettre dans la peau d’un-e migrant-e. Alliant jeux de rôles, réflexion en groupes et échanges avec des spécialistes de la migration, cette performance inédite, inspirée de recherches interdisciplinaires menées à l’UniNE, vise à élargir la réflexion autour d’une thématique très actuelle.

Vous verrez également, au fil de l’UniNEws 59, comment le canton de Neuchâtel, par son engagement politique et citoyen, est devenu pionnier en matière d’intégration, même si le vivre-ensemble ne va pas toujours de soi et suscite bien des interrogations. Sans passeport suisse, comment se faire accepter par la communauté de son nouveau lieu de résidence ? A quelles exigences doivent répondre celles et ceux qui désirent acquérir la nationalité suisse ?

Dans ce même canton, la volonté de sensibiliser les personnes nouvellement établies à leur environnement politique existe depuis des années. En 2009, elle s’est traduite par la réalisation d’une Charte de la citoyenneté, dont l’un des artisans nous raconte la genèse. On y apprend la notion de république laïque et démocratique, ainsi que les droits et devoirs civiques qui en découlent. Saviez-vous à ce propos que Neuchâtel et le Jura sont les seuls cantons à octroyer le droit de vote aux étrangères et étrangers, jusqu’au niveau cantonal, et pas uniquement à l’échelle communale ?

Si l’exercice des droits civiques concerne les adultes, il n’est jamais trop tôt pour parler d’intégration dès le plus jeune âge. En Suisse, cette dernière passe traditionnellement par l’apprentissage d’une des langues nationales. A l’heure où les enfants ayant une expérience de mobilité répétée sont en augmentation dans les écoles publiques suisses, nous verrons pourquoi il est important que ces dernières s’adaptent aujourd’hui aux réalités des nouvelles mobilités.

Dans ce numéro, nous relatons une étude comparative menée dans sept pays occidentaux qui montre que l’intégration de la population étrangère se joue plus à l’échelle régionale que nationale. On remarque alors que ce sont plus les opinions des partis politiques au pouvoir qui exercent une influence et non pas des facteurs structurels comme le taux de chômage, la part des étrangères et étrangers ou le bien-être économique de la région.

Même si la Suisse se veut ouverte et tolérante, il serait réducteur d’occulter une certaine réalité plus sombre des rapports à la population étrangère. Le racisme ou la xénophobie sont encore bien présents, sous une forme insidieuse, voire inconsciente, comme les discriminations que mettent en lumière des expériences de recherche d’emploi ou de logement.

Pas étonnant dès lors que des campagnes de sensibilisation soient nécessaires pour changer la donne. Ainsi en est-il de l’exposition « Nous et les autres », venue du Musée de l’Homme à Paris, consacrée au racisme qui a fait escale à Neuchâtel. A cette occasion, des scientifiques du Forum suisse de l’étude des migrations de l’UniNE ont apporté un éclairage helvétique sur la question du racisme en Suisse dont nous rapportons les grandes lignes.


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