No 183, juillet-août-septembre 2022

Actualité

De la vérité à la foutaise, la philosophie à la rescousse

Philosophie

Les Tricheurs (Le Caravage)

Plus d’une centaine de philosophes venant du monde entier ont débattu des valeurs du savoir à l’Université de Neuchâtel durant trois jours en juillet dernier. Il s’agissait de la rencontre triennale de la principale société de philosophie analytique francophone, la SoPhA, dont la présidence actuelle est assurée par Olivier Massin, directeur de l’Institut de philosophie de l’UniNE.

Suis-je précis dans mon travail ? Où est la vérité dans cette affaire ? Me raconte-t-on des bêtises ? Les valeurs liées à la connaissance occupent une place centrale dans notre quotidien, aux côtés des valeurs morales, esthétiques, environnementales ou politiques. Nous valorisons positivement des notions comme la précision, la cohérence, la vérité, l’honnêteté, l’ouverture, la rigueur. Nous voyons à l’inverse d’un mauvais œil l’erreur, l’illusion, l’approximation, la bêtise, l’irrationalité, voire la désinformation ou encore la foutaise, peut-on lire sur le site web de la rencontre.

Si ces valeurs dites épistémiques — positives et négatives — sont souvent invoquées dans les sciences comme dans le débat public, elles sont plus rarement étudiées et vivent la plupart du temps dans l’ombre des valeurs morales, esthétiques ou politiques. Ce 9e congrès de la SoPhA (Société de Philosophie Analytique) ambitionne de combler cette lacune.

Du 18 au 20 juillet, les interrogations abordées dans ce congrès renvoyaient aux préoccupations du monde contemporain, comme l’influence du monde numérique sur les valeurs du savoir, à travers les réseaux sociaux notamment.

C’était aussi l’occasion d’évoquer trois domaines d’études philosophiques chers à l’UniNE. La métaphysique dresse l’inventaire des types de choses qui existent dans le monde : objets, événements, frontières, propriétés. Elle étudie également les relations qui en résultent, entre la partie et le tout, les liens de dépendance ou de causalité, entre autres.

L’ontologie sociale a pour objet la classification des phénomènes sociaux, en étudiant les groupes, les institutions, et les moyens par lesquels se créent des relations, via l’argent, les croyances collectives, le droit, les artefacts…

Quant à la philosophie de l’action, elle s’intéresse à la nature de l’action humaine et non humaine ainsi qu’à des concepts voisins comme l’intentionnalité, la responsabilité, la liberté.

«Plusieurs interventions et symposia concernaient la métaphysique et la philosophie de l’action, ajoute Olivier Massin, également à la tête de l’organisation de la rencontre. Nous avions également au programme un symposium sur les artefacts, soutenu par l’International Social Ontology Society, la plus grande société philosophique internationale d’étude des phénomènes sociaux, dont l'Institut de philosophie de l’UniNE avait organisé le précédent congrès en 2020.»


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