No 179, octobre 2021

Actualité

Une professeure de l’UniNE a contribué à la Grande Grammaire du français

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La Grande Grammaire du français, dirigée par Anne Abeillé et Danièle Godard, en collaboration avec Annie Delaveau et Antoine Gautier.
Actes Sud / Imprimerie nationale Editions, 2628 p., octobre 2021.
www.grandegrammairedufrançais.com

Revue de presse :

Professeure à l’Université de Neuchâtel (UniNE), Corinne Rossari est l’une des 59 linguistes ayant œuvré à la réalisation de la Grande Grammaire du français (GGF) qui vient de paraître ce mois-ci. Elle est la seule représentante d’une institution helvétique convoquée pour cet ouvrage de référence de plus de 2600 pages en deux imposants volumes que l’on peut considérer comme le successeur du Bescherelle, version 21e siècle.

Unique représentante d’une université suisse convoquée à la réalisation de ce monument indispensable à la langue française actuelle, Corinne Rossari peut se targuer d’un beau parcours professionnel, elle qui fut promue en 2014 au rang de Chevalier de l’Ordre des Palmes académiques. Mais le choix de faire figurer la professeure de l’UniNE parmi les contributrices et contributeurs à la GGF remonte à deux décennies. «Au moment de la mise en place du projet – au début des années 2000 –, j’avais déjà passé trois ans à Paris, se souvient Corinne Rossari. Je connaissais les deux éditrices responsables, Anne Abeillé et Danièle Godard. Elles m’ont sollicitée pour la rédaction de la section sur les connecteurs, puisque je venais de publier quatre livres sur le sujet.»

Vous avez dit «connecteurs» ? Il s’agit de mots ou expressions qui permettent de lier les phrases d’un texte, assurant la fluidité de la langue. Et aussitôt surgit dans nos têtes le souvenir d’Ornicar, héros de la célèbre phrase mnémotechnique tant usée pour retenir les conjonctions de coordination «mais, ou, et, donc, or, ni, car…». Son sujet d’étude concernerait-il précisément cette liste ?

Ornicar n’est pas seul
«Pas si simple, nuance la spécialiste. Les connecteurs peuvent également être des noms (la preuve, résultat, conclusion) ou même des phrases (n’empêche, disons, mettons, cela dit…) ou des adjectifs (pire, mieux encore, plus grave…). Voire des constructions plus complexes telles que quoi qu’il en soit, faute de quoi, tout bien considéré. Le travail de linguiste consistant à établir des généralisations à partir de l’observation de l’apparente anarchie des faits langagiers, il fallait aboutir à une définition de cette classe de mots.»

En voici le résultat, tiré de la GGF : «On appelle connecteurs des expressions de catégories syntaxiques variées qui participent à la cohérence et à la progression du discours : ils indiquent une relation discursive entre deux éléments, qui en sont ses arguments.»

A l’image de la contribution de la professeure de l’UniNE, c’est tout l’usage ordinaire de la langue que l’on met à l’honneur sur plus de 2600 pages. «Il s’agit d’une grammaire, dont l’objectif est de documenter l’état actuel de la langue française ordinaire écrite et orale, précise Corinne Rossari. En cela, elle se démarque des grammaires classiques qui répertorient le bon usage, fondé avant tout sur l’écrit littéraire. Pour les connecteurs par exemple, tout type de construction a été pris en compte, y compris celles condamnées par l’Académie, comme au final qui est de plus en plus utilisé tant à l’oral qu’à l’écrit.»

Envergure internationale
La GGF s’appuie donc sur des exemples tirés de conversations, de discours, de textes littéraires, d’écrits numériques, en exploitant pour la première fois les grands corpus et bases de données disponibles. Ses deux volumes rassemblent un véritable état des lieux du français dans ses pratiques «ordinaires» depuis les années 1950 jusqu’à̀ aujourd’hui, tant écrites qu’orales. Ces pratiques incluent la langue des médias comme la langue littéraire, celle qui est à l’œuvre dans les écrits numériques (SMS, blogs...), sans jamais oublier les variétés régionales, en France et hors de France. Le français est en effet la langue officielle, ou l’une des langues officielles, d’une trentaine d’États à travers le monde. Hors de l’Hexagone, plusieurs normes coexistent, qui sont portées par les académies ou offices gouvernementaux pour la langue, comme en Belgique, en Suisse ou au Canada.

La GGF fait entendre de nombreuses séquences de français parlé : usages régionaux en France et hors de France, constructions particulières comme des commentaires, des interrogations, des phrases sans verbe, etc. Beaucoup de ces exemples sont commentés au moyen de transcriptions phonétiques et de courbes mélodiques, et près de 2’000 d’entre eux sont offerts à l’écoute dans l’édition en ligne, première «grammaire parlante».


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