Une vaste étude internationale menée principalement à l’Université de Neuchâtel portant sur la répartition mondiale de l’amibe à coquille Apodera vas révèle la menace que le réchauffement climatique fait peser sur la biodiversité des microorganismes du sol, dont cette amibe fait partie.
Les scientifiques notent aussi que cet unicellulaire terrestre est surtout présent dans des forêts et des tourbières vestiges du Gondwana. Ce supercontinent datant d’il y a environ 200 millions d’années a donné naissance, en se fracturant, aux continents actuels de l’hémisphère sud et de l’Inde.
Ce résultat va à l’encontre d’un dogme qui supposait que les microorganismes sont présents un peu partout dans le monde. C’est grâce à l’abondance de données existantes sur cet unicellulaire facilement identifiable au microscope que les scientifiques ont pu compiler plus de 400 points géographiques publiés sur plus d’un siècle.
Un modèle de niche climatique a permis en outre aux scientifiques de mettre en évidence que les habitats favorables à cette espèce d’amibe se sont passablement rétrécis lors de la dernière glaciation (il y a environ 21'000 ans). En raison du réchauffement global, le rétrécissement des aires propices à l’amibe s’aggravera drastiquement d’ici la fin du XXIème siècle.
En savoir plus :
Un laboratoire alignant les distinctions
Notons encore que plusieurs personnes ayant passé par le Laboratoire de biodiversité du sol ou y travaillant encore ont reçu des prix lors du dernier colloque de la Société internationale de recherche sur les amibes à coque, l’ISTAR. Il s’agit d’Estelle Bruni, doctorante et première auteure de l’étude sur
Apodera vas. Viennent ensuite David Singer, Clément Duckert, Anush Kosakyan et Kenneth Dumack, Sans oublier Edward Mitchell, directeur du Laboratoire, pour sa «contribution exceptionnelle à la recherche sur les thécamoebiens».
Photo ci-dessus :Edward Mitchell professeur à la tête du Laboratoire de biodiversité du sol et directeur de thèse d’Estelle Bruni, également sur la photo.