La Société neuchâteloise des sciences naturelles nous parle des plus anciennes traces de vie vieilles de 3,5 milliards d’années et des moules quagga pour traquer les pesticides.

Le tome 142 de la publication scientifique annuelle de la SNSN nous invite d’abord à un voyage en Australie occidentale, et plus précisément au North Pole Dome, sous la plume de Michel Aragno, professeur honoraire de microbiologie de l’Université de Neuchâtel et de Blaise Mulhauser, directeur du Jardin botanique de Neuchâtel (JBN). Ce site abrite « les plus anciennes traces fossiles avérées d’activité biologique trouvées sur Terre » provenant d’un dépôt vieux de près de 3,5 milliards d’années, la formation de Dresser. Certains de ces vestiges font partie d’une collection du JBN, d’où l’intérêt des deux chercheurs de la région neuchâteloise pour les analyser. « Ces informations précieuses nous permettent d’esquisser des hypothèses sur les microorganismes présents dans cet écosystème, au regard des connaissances actuelles en phylogénie microbienne et en paléoécologie », résument les deux auteurs.

Toujours sous la plume de Michel Aragno, Une histoire de fer… autour des tourbières s’interroge sur l’origine des films aux couleurs de l’arc-en-ciel que l’on observe à la surface d’eaux stagnantes. Au voisinage des tourbières, ils ne sont pas, comme on pourrait à première vue le supposer, le fait d’une pollution aux hydrocarbures. Il s’agit de films d’oxydes ferriques. Dans sa recherche, Michel Aragno tente de situer le phénomène dans le cycle microbiologique du fer, au sein de l’écosystème d’une tourbière. Ses explications sont illustrées par le photographe naturaliste Daniel Aubort.

Un autre article de ce Bulletin de la SNSN concerne les néonicotinoïdes, et l’utilisation de la moule quagga pour évaluer la contamination des eaux du lac de Neuchâtel par cette classe de pesticides. Cet article est le fruit des travaux de maturité de Noémie Blandenier et de Kalan Walmsley, encadrés par le professeur de l’UniNE Alexandre Aebi, maître d’enseignement et de recherche en agroécologie. Sur 40 échantillons de moules, 23 étaient contaminés par au moins un néonicotinoïde et plusieurs échantillons étaient contaminés par un cocktail de néonicotinoïdes. Malgré la petite quantité d’échantillons analysés, cette recherche a permis de valider la moule quagga Dreissena bugensis en tant qu’espèce sentinelle pour la présence de néonicotinoïdes.


La Gélinotte des bois est un petit tétraonidé cousin du Grand Tétras avec lequel elle cohabite. Ce numéro 142 du Bulletin de la SNSN lui consacre un article. Il revient sur 25 ans de prospection de sa présence dans le Jura neuchâtelois, sous la plume de Jean-Lou Zimmermann, du Cercle naturaliste des montagnes neuchâteloises et auteur de cette photographie.