A la une 4, mars 2023
En marge du Printemps culturel neuchâtelois, le magazine de l’UniNE A la une évoque des thématiques de recherche et d’enseignement héritées de cette population discriminée.
L’héritage culturel de la population noire américaine est intimement lié à la tragédie de l’esclavage. Il provient en grande partie de descendants et descendantes d’esclaves. L’UniNE n’a pas attendu les mouvements Black Lives Matter pour inclure dans ses recherches et enseignements ce pan délicat de l’histoire américaine à qui l’on doit pourtant bien des produits de notre quotidien. Nous vous invitons à en découvrir quelques aspects dans ce numéro, en marge du Printemps culturel neuchâtelois 2023 qui porte précisément sur la thématique des Amériques noires.
Commençons d’abord par un devoir de mémoire. En réponse aux controverses qui ont entouré la statue de David de Pury à Neuchâtel, en 2020, les universités de Neuchâtel et de Fribourg ont inscrit dans leur catalogue un séminaire, « La Suisse et le colonialisme », dès ce printemps 2023. Un parcours multimédia a en outre été réalisé afin de découvrir, au travers de bâtiments connus, les empreintes coloniales de Neuchâtel. Ces projets s’inscrivent dans une série de mesures initiées par la ville de Neuchâtel et ses institutions muséales, afin de faire la lumière sur ce pan de l’histoire du canton.
La musique et la danse sont bien évidemment un autre aspect incontournable. Le Musée d’ethnographie de Neuchâtel (MEN) et l’Institut d’ethnologie leur consacrent le colloque intitulé « Circulations musicales et dansées dans les Afro-Amériques ». Une anthropologue de l’UniNE, qui a notamment étudié le rap au Gabon ou les cours de danses sénégalaises émergeant en France et en Suisse, nous explique comment leur étude nous permet de comprendre leur importance dans la construction des identités noires. De l’étude des sons à celui de l’écriture, il n’y a qu’un pas, matérialisé à l’UniNE par un séminaire exclusivement dédié à la littérature afro-américaine. Une littérature dont le professeur qui l’enseigne ne manque pas de souligner qu’elle a fait avancer la question des droits civiques de la minorité noire, tout en rappelant comment la culture et l’histoire du pays sont liées de manière intrinsèque à l’esclavage.
Nous terminerons notre voyage en interrogeant l’arrivée de ces plantes exotiques qui font partie de notre quotidien. Si banals aujourd’hui, des végétaux comme le café, le cacao, le coton ou la canne à sucre doivent leur succès au commerce triangulaire, synonyme de traite d’esclaves. Mais que nous disent les archives neuchâteloises à ce propos ? On fait le point avec une conservatrice du Jardin botanique de Neuchâtel.
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