No 186, février 2023

La Fondation Sandoz soutient un projet de sociologie


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Professeure assistante à l’Institut de sociologie, Núria Sánchez Mira a reçu fin 2022 une bourse de la Fondation Philanthropique Famille Sandoz (FPFS) octroyée dans le cadre de son programme d’encouragement de la relève universitaire. Ce soutien financier permettra à la lauréate de financer ses études sur la vie quotidienne des familles, ainsi que sur les inégalités de genre dans le marché du travail et dans les ménages. Avec en cause notamment l’expansion du numérique.

Núria Sánchez Mira «Ma stratégie de recherche se décline selon trois axes principaux, détaille Núria Sánchez Mira. Je m’intéresserai en premier lieu aux effets de la digitalisation sur les emplois du temps et les frontières entre différentes sphères de vie, professionnelles ou privées. Viendra ensuite le rôle que peuvent jouer les technologies de l’information et de la communication (TIC) dans les familles touchées par une séparation. Et en troisième lieu, je m’interrogerai, dans le sillage de la pandémie du Covid-19, sur les conséquences d’un contexte de crises continues sur les inégalités de genre, dans le marché du travail et dans les ménages.»

S’agissant du premier axe, bien que la flexibilité au travail soit généralement considérée comme un facteur facilitant l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, des recherches récentes ont révélé un paradoxe intéressant : les employé-e-s bénéficiant d'une autonomie du temps de travail, plutôt que de travailler moins, travaillent souvent plus dur et plus longtemps. «Cependant, nous savons très peu sur la façon dont ce débordement d'exigences affecte les autres membres de la famille. En conséquence, une des lignes de recherche sera d’analyser de quelle manière le débordement des demandes entre les domaines du travail et de la famille façonne les perceptions de conflit entre les deux sphères.»

Le deuxième axe analysera comment les outils numériques peuvent aider ou non les familles post-séparation à maintenir ou à améliorer les relations parent-enfant et de coparentalité, ainsi que les liens familiaux plus larges. Une autre contribution originale sera d'analyser le point de vue des jeunes enfants dans l’utilisation des TIC pour gérer la relation avec leurs parents séparés.

Quant au troisième axe, il concerne les effets sur les inégalités de genre dues à la succession de crises économiques et sociales qu’ont subies nos sociétés lors des dernières décennies, dont la Grande Récession initiée en 2008, la pandémie du Covid-19, et l’augmentation du coût de la vie qui commence à se dessiner. «Dans ce cadre, poursuit la lauréate, j’analyserai dans quelle mesure chacun de ces chocs, avec des origines distinctes, a pu produire des formes spécifiques de vulnérabilité ou bien s’il y a des effets communs et des tendances qui émergent sur l’ensemble de la période.»

Le soutien de la FPFS permettra de constituer une équipe pour développer ce programme de recherche autour de ces défis qui touchent de près nos sociétés contemporaines.


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