La place des choses, film réalisé par Baptiste Aubert dans le cadre de sa thèse de doctorat en ethnologie, a été sélectionné dans pas moins de quatre festivals, en Suisse, aux USA, au Canada et au Royaume-Uni. Les premières projections en Suisse romande auront lieu au cinéma d’Evolène les 25 et 26 février.
Le récit se passe en Belgique, dans l’ancienne ville industrielle de Verviers, où le cinéaste anthropologue a filmé un groupe d’hommes qui conservaient et réparaient d’anciennes machines textiles. Imitant leur passion, il a commencé une collection et s’est mis à arpenter les brocantes de la ville à la recherche de navettes de métiers à tisser. A travers l’ethnographie de ces deux collections, La place des choses questionne les objets qui traversent nos vies et explore notre rapport à la mémoire et au passé.
«Je n’ai jamais vécu dans cette ville, raconte Baptiste Aubert. Ma mère l’a quittée dans les années 1970 au moment où elle est venue s’installer en Suisse bien avant ma naissance. Pourtant, certains souvenirs que je gardais de voyages familiaux effectués durant mon enfance m’ont donné envie d’y retourner et d’y passer du temps avec une caméra. Dans ma mémoire, j’avais conservé quelques images : des rues bordées d’usines abandonnées, d’anciens quartiers bourgeois où s’élèvent aujourd’hui encore d’imposantes villas et une fresque exposée sur une petite place du centre-ville où figure une représentation du travail des ouvriers et ouvrières de l’industrie textile.»
Le film de Baptiste Aubert sera notamment en compétition pour le prix Richard Werbner au Royal Anthropological film festival de Bristol (UK) qui se tiendra du 3 au 31 mars. Cette sélection fait suite à d'autres projections qui ont eu lieu au Society for Visual Anthropology Film and Media Festival de l'Association américaine d'anthropologie (Seattle), au Festival international du film d'histoire de Montréal, au Festival suisse de film ethnographique Regard Bleu.
Le film a été produit par l’AREC, un collectif d’ethnologues-cinéastes basé à Neuchâtel qui produit des réalisations audiovisuelles, du très court au long-métrage. Que ce soit en réponse à des mandats de différentes communautés (musées, associations) ou dans des réalisations plus personnelles, notre approche privilégie les recherches approfondies pour produire un regard décalé sur le réel. L’association a été fondée en mars 2015 par des membres et d’ancien-ne-s étudiant-e-s de l’Institut d’ethnologie de l’Université de Neuchâtel.
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