Malgré des politiques de partage obligatoire de données adoptées par certaines revues scientifiques, le potentiel de réutilisation de ces données reste limité. C’est le constat d’une méta-recherche sur l’open science entreprise par Dominique Roche, postdoctorant en biologie à l’Université de Neuchâtel.
L’open science est un mouvement mondial visant à rendre la recherche scientifique et ses données transparentes et accessibles à toutes et tous. Elle a notamment deux objectifs principaux. Le premier est d’améliorer l’accessibilité aux résultats de recherches ainsi que leur transparence et leur reproductibilité. Cela, dans le but d’améliorer la robustesse et la crédibilité des résultats de recherche et d’accélérer les découvertes scientifiques grâce au partage et à la collaboration entre chercheurs. Le deuxième est de promouvoir l’équité et l’inclusivité en recherche, que ce soit via un partage accru des ressources et résultats de recherche, ou en créant des outils accessibles à tous.
Le manque de participation de la part des scientifiques provient principalement de la crainte de partager leurs données, indique Dominique Roche. Elles et ils redoutent que quelqu’un identifie des erreurs dans leurs études ou que d’autres se servent de leurs données pour publier un article sans les impliquer dans cette nouvelle recherche.
Depuis quelques années, la Suisse mène plusieurs actions pour promouvoir le partage des données de recherche et accroître l’ouverture de la science. Cela représente un réel changement culturel. L’objectif de ces initiatives est de renforcer l’action, la transparence et la reproductibilité de la recherche scientifique de manière durable.
Docteur en biologie, Dominique Roche est titulaire d’une bourse postdoctorale Marie Sklodowska-Curie Global Fellowship à l’Institut de biologie de l’Université de Neuchâtel. Ses recherches portent principalement sur le partage des données (open data), un aspect spécifique de la science ouverte (Open Science), dans son domaine d’expertise, soit l’écologie et l’évolution. Ses travaux récents démontrent que les politiques de partage de données adoptées par certaines revues scientifiques ont mené à une augmentation de l’open data mais que leur potentiel de réutilisation et leurs bienfaits pour la science restent limités pour l’instant.
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