Cette année, l’Université de Neuchâtel fête les dix ans de ses Projets pédagogiques innovants (PPI). Lancé en 2010, le programme de soutien des PPI encourage les enseignantes et enseignants à intégrer dans leurs cours de nouvelles pratiques pédagogiques afin d’améliorer l’apprentissage des étudiantes et étudiants. Classes inversées, learning labs, ateliers pratiques dans la Cité, jeux informatisés: une cinquantaine de PPI ont depuis vu le jour.
Afin de soutenir les enseignements pédagogiques innovants et de promouvoir un enseignement de qualité capable de s’adapter aussi bien à l’évolution du public estudiantin qu’aux nouvelles technologies, l’UniNE investit chaque année quelque 50000 francs pour l’ensemble des projets retenus. Elle met également à disposition le Support enseignement et pédagogie (SEP). Ce dernier accompagne, conseille et soutient les enseignantes et enseignants dans leurs démarches. Depuis trois ans, il organise également des ateliers, des pauses pédagogiques et des conférences, véritables lieux de rencontres et d’échanges entre enseignantes et enseignants.
En dix ans, plus de cinquante projets issus des quatre facultés de l’UniNE ont été soutenus. Parmi eux, certains ont été récompensés pour leur excellence. D’autres – plus de la moitié – ont été pérennisés, comme les Apprentissages par problèmes (APP) de la Faculté des sciences, qui immergent les étudiantes et étudiants dans les conditions réelles de la recherche, le Théâtre de la Connaissance, qui depuis six ans crée le débat entre l’Université et le grand public ou encore les ateliers créatifs de l’Institut de psychologie et éducation organisés dans la Cité. Certaines méthodes pédagogiques ont inspiré d’autres enseignantes et enseignants, telles que les classes inversées.
Les nouvelles technologies – vidéos, plateformes informatiques – ont été intégrées dans de nombreux cours. Loin de sonner le glas des cours ex cathedra, ces PPI permettent aux étudiantes et étudiants d’accéder à une meilleure compréhension des concepts enseignés, de développer leur esprit critique et de devenir à leur tour des productrices et producteurs de savoir. Une façon de redorer le blason de l’enseignement qui a longtemps été considéré par rapport à la recherche comme «le parent pauvre de l’Université», relève le vice-recteur Jean-Marie Grether.
Or, à l’heure où 90% des étudiantes et étudiants intègrent le marché du travail à la fin de leurs études au lieu de poursuivre une carrière académique, il est plus que jamais important de redonner ses lettres de noblesse à l’enseignement, voire même de créer davantage de ponts entre l’enseignement et la recherche. Un véritable défi qui, paradoxalement, pourra être relevé plus vite que prévu. Les répercussions de la crise pandémique sur l’enseignement sont telles qu’aujourd’hui, il est plus que jamais nécessaire de repenser l’Université.
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