L’édition 2019-2020 de Paroles en scène a récompensé quatre textes à l’issue d’un concours annuel né d’une collaboration originale entre l’Institut de littérature française de l’Université de Neuchâtel (UniNE) et le Théâtre populaire romand (TPR). Avec cette année la participation de l’Université du 3e âge (U3a).
A l’issue des délibérations du jury, Brice Torriani, avec «C’est l’histoire de», a remporté le 1er Prix de 1000 francs offerts par la Fondation Payot pour la promotion de la lecture et l’accès à la culture (FPPL). «Quelqu'un d'autre», de Talyssa Lehmann, s’est vu décerner le 2e Prix de 750 francs attribué par la Société des Alumni de l'UniNE. Quant à Jeanne Liaudat, elle empoche le 3e Prix de 500 francs de la part du TPR en signant «Calypso».
Si ces trois palmes reviennent à la jeune génération, le jury a voulu également récompenser exceptionnellement par un quatrième Prix «Le Vieux qui parlait aux arbres». L’auteur de la pièce, Gérard Bagutti, est membre de l’U3a. Il repart avec un Abonnement Passion, également offert par le TPR.
Réservé à l’origine à des étudiantes et étudiants de l’Institut de littérature française de l’UniNE, Paroles en scène a, pour cette édition, attiré cinq membres de l’U3a qui ont prêté leur plume au concours. Au total, 18 textes ont été soumis, avec pour contrainte un thème général imposé : «Faire un rêve…»
Anne Bisang, directrice artistique du TPR, Nathalie Vuillemin, directrice de l’Institut de littérature française, et Laure Chappuis Sandoz, directrice de l’U3a, ont assuré la mise sur pied du concours, complété d’un atelier. La Fondation Jan Michalski pour l’écriture et la littérature a de son côté apporté un soutien financier bienvenu à l’organisation de l’ensemble.
Mais comment s’est passé le processus créatif ? «L'atelier d'écriture dramatique se déroule sur un week-end, en décembre de chaque année académique, répond Nathalie Vuillemin. Il s'agit d'une activité "bloc" au milieu du processus de création, qui doit permettre aux participantes et participants de discuter de leur projet avec une personnalité de la dramaturgie contemporaine, tout en s'initiant à des formes d'écriture qu'ils n'abordent que rarement au cours de leur parcours académique.»
Cette année, Paroles en scène a pu compter sur la présence de la dramaturge française Magali Mougel, dont Anne Bisang a monté plusieurs textes à La Chaux-de-Fonds et à Genève, et qui commence à devenir une voix importante du théâtre contemporain. Au cours des éditions précédentes, c’est Mathieu Bertholet, dramaturge et directeur du Poche de Genève, et Sébastien Grosset, qui intervient notamment dans les formations de la Manufacture, qui s’étaient prêtés au jeu. «A chaque fois, ce sont des esthétiques, des points de vue et des engagements différents dans l'espace de la création théâtrale», note la professeure de littérature française.
Outre le trio d’organisatrices cité plus haut, le jury était composé de la journaliste Dominique Bosshard, de Loris Petris, professeur de littérature et président de la Société des Alumni, et de Pascal Vandenberghe, PDG de Payot et président de la FPPL (Fondation Payot pour la promotion de la lecture et l’accès à la culture). Les textes primés feront l’objet d’une «mise en voix» scénique qui sera présentée au public cet automne, au début de la prochaine saison du TPR. Et vu l’engouement suscité, les organisatrices envisagent d’ouvrir le concours l’an prochain à l’ensemble des étudiantes et étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines (FLSH) de l’UniNE.
De g. à d. Dr Gérard Bagutti, Brice Torriani, Jeanne Liaudat, Talyssa Lehmann
Photo: Nancy Arnoux