Références bibliographiques
- L’Humanisme au pouvoir ?, sous la direction de Denis Crouzet, Elisabeth Crouzet-Pavan, Loris Petris et Clément Revest, Classiques Garnier, 2020, Paris
- Michel de L’Hospital, Chancelier-poète, sous la direction de Perrine Galand-Willemen et Loris Petris, Librairie Droz, 2020, Genève
Directeur de l’Institut de langue et civilisation françaises, Loris Petris participe à la direction de deux publications récentes. Il s’agit d’une part d’un ouvrage consacré à quelques figures de chanceliers des 15e et 16e siècles, donnant à voir comment cette fonction centrale a été investie, ici ou là en Europe, par un humanisme nouveau. Le second livre est un coup de projecteur plus spécifique sur une personnalité. Les auteurs explorent à travers ses écrits le destin de Michel de L’Hospital, décrit comme un chancelier-poète, devenu en 1560, Chancelier de France.
L’Humanisme au pouvoir ?
Ce livre fait surgir des figures connues et moins connues de chanceliers qui furent actifs dans l’Europe des 15e et 16e siècles. L’ouvrage examine comment en Italie, en Angleterre, dans le Saint-Empire, aux Pays-Bas et en France une fonction centrale dans la gestion des Etats a été investie par un humanisme qui se voulait conquérant. En confrontant les pratiques, les discours et les représentations de chanceliers opérant dans des structures variées, l’ambition des auteurs a été de montrer comment une nouvelle culture a remodelé les techniques, les institutions et les imaginaires du politique durant deux siècles de Renaissance.
Michel de l’Hospital, chancelier-poète
Les noces du droit et de la littérature, de la politique et de la poésie ne sont plus guère pensables aujourd’hui. Or ces champs du savoir et de l’action étaient réunis sous l’Ancien Régime, quand le langage poétique paraissait le support le plus adéquat d’une pensée élevée. Michel de L’Hospital (v. 1505-1573) a incarné au plus haut point cette union. Entre 1543 et 1573, le chancelier-poète commente en latin poétique et philosophique les aléas de son existence et de son temps, tout en luttant pour la conciliation religieuse et la justice. Il réfléchit aux théories de l’écriture, mais affiche ses distances avec les poètes professionnels autant qu’avec les poètes courtisans. Il voit en la poésie une clef pour comprendre le monde et soi-même. A la croisée de la poésie latine et néolatine, de la littérature française, des médiations juridiques et des courants philosophiques, cette œuvre poétique vaste et complexe reflète toujours l’actualité. Un groupe de spécialistes de diverses disciplines en éclaire ici maintes facettes.