Le Covid-19 garde la grande majorité de la communauté universitaire à bonne distance de ses bâtiments. En coulisses pourtant, le travail se poursuit, intense, avec une vitesse d'adaptation qui force le respect, afin que l'institution résiste à la vague de la pandémie. Pour rendre compte de cette ambiance particulière, Jennifer Keller, rédactrice au Bureau presse et promotion, recueille les témoignages de celles et ceux qui maintiennent le vaisseau UniNE à flots. Elle nous les propose sur les réseaux sociaux. Un feuilleton à suivre sur Instagram et Facebook: #laviealunineenentempsdecoronavirus
30 mars
On innove côté cours en ligne
Depuis deux semaines, les bâtiments de l’UniNE sont vides. Mais la vie académique continue : plus de 1000 cours ont été filmés et publiés sur la plateforme Moodle. Une sacrée réorganisation pour les enseignant-e-s, qui sont près de 2500 à avoir téléchargé les manuels du SITEL pour apprendre à utiliser les outils permettant l’enseignement à distance.
«Je suis en train de tester plusieurs stratégies», témoigne le professeur en management des systèmes d’information Adrian Holzer, qui jongle entre des cours filmés seul chez lui et ensuite mis en ligne et des cours donnés en live à ses étudiant-e-s. «La principale difficulté pour l’heure est de mener des interactions multilatérales spontanées – importantes pour l’apprentissage - où les étudiant-e-s discutent par groupe de deux ou trois sur un sujet.»
Du côté du Laboratoire de microbiologie, les APP (Apprentissages par problème, où les étudiant-e-s endossent l’habit de chercheuses et chercheurs durant quelques semaines) ont été suspendus. La professeure Pilar Junier et Saskia Bindschedler, maître-assistante, ont réajusté leur stratégie: à défaut d’avoir pu trouver les résultats, les étudiant-e-s reçoivent et analysent des données hypothétiques sur les micro-organismes capables de récupérer les métaux des déchets. Parallèlement, les étudiant-e-s en biologie et ethno-biologie ont lancé un quiz sur Instagram afin de tester les connaissances des personnes sur les virus, les bactéries et la résistance aux antibiotiques. «Les étudiant-e-s réagissent très bien, relève Pilar Junier. La plupart sont aussi motivé-e-s qu’avant. Certain-e-s s’inquiètent toutefois quant à l’évaluation finale – il était prévu une présentation et un examen oral. Mais nous faisons le maximum pour que tout se passe de la meilleure façon possible.»
3 avril
L'équipe informatique sur le pied de guerre
Vous le savez mieux que quiconque. Depuis trois semaines, la vie académique a radicalement changé. Loin les cours en présentiel, place aux cours en ligne, aux visioconférences et autres échanges via Jitsi meet, Webex ou encore Skype !
Un changement de taille dans votre quotidien rendu possible grâce à l’équipe du SITEL (Service informatique et télématique) qui travaille d’arrache-pied depuis des semaines pour que tout fonctionne. «Nous sommes à 150% depuis le 2 mars, confirme Antoine Jacot-Descombes, responsable du secteur télécom et sécurité. Nous avons anticipé la fermeture des salles de cours, en augmentant notamment la capacité de stockage des serveurs de l’UniNE. Nous espérions ne pas en avoir besoin. Mais heureusement que nous l’avons fait. Si nous n’avions pas pris les devants, nous n’aurions pas tenu deux jours.» Et pour cause : si le nombre de vidéos publiées sur la plateforme Moodle a augmenté de manière spectaculaire (plus de 1000 depuis la fermeture des classes), le nombre d’heures de visionnement des cours a littéralement explosé: «Du 9 au 31 mars, il y a eu 25 000 heures de visionnement, précise Romain Bessire, responsable multimédia. Mis bout à bout, cela représente près de deux ans et demi de visionnement vidéo, soit 20 à 30 fois plus qu’en temps normal.»
Rédactions de manuels, augmentation des sessions VPN (pour le travail à distance des collaboratrices et collaborateurs de l’UniNE), recherche de services de visioconférences plus performants (Webex)… «Nous avons travaillé à flux tendus pendant des semaines, confirme Abdelmalek Berkani, chef du SITEL. Nous avons beaucoup investi matériellement et financièrement. Mais ce n’est pas à fond perdu. Cela nous servira pour la suite : cette crise aura certainement un impact au niveau de l’enseignement.»
6 avril
Et on désinfecte !
Pendant que vous suivez vos cours en ligne à la maison, le staff de nettoyage de l’UniNE s’active. Depuis trois semaines, tout y a passé : sols, fenêtres, mais aussi poignées de portes, boutons d’imprimantes ou d’ascenseurs, écrans tactiles… «Nous profitons qu’il n’y ait personne dans les bâtiments pour faire les nettoyages d’été», explique Marie-Jeanne Mina, de l’entreprise Edel’s, armée de ses désormais inséparables gants.
Parmi les changements majeurs, les employé-e-s de la société de nettoyage comme les responsables de la conciergerie des bâtiments de l’UniNE évoquent l’utilisation incontournable des produits désinfectants. «Ce sont des produits à base d’alcool et d’éthanol plus forts que ceux utilisés d’habitude, souligne Thierry Mosimann, responsable de la conciergerie à Breguet 1. Nous passons avec ce produit partout où une main a pu se poser. Nous profitons également de terminer tous les travaux que nous n’avons habituellement pas le temps de faire, comme le remplacement, à Breguet 1, des pompes à eaux au sous-sol. Il y a de quoi faire !»
9 avril
Le Bureau social à l’écoute
Aujourd’hui, on vous emmène du côté du Bureau social de l’UniNE qui ne chôme pas depuis le début du confinement. Pour preuve : la boîte mail ne désemplit pas. « La majorité des demandes concernent les aides financières, spécifie Géraldine Renggli, responsable du bureau. Par rapport à l’année passée à la même période, les requêtes ont quasi doublé : nous avions quarante dossiers, aujourd’hui une septantaine. Avec la fermeture des commerces, des cafés et des entreprises, beaucoup d’étudiant-e-s ont perdu leur travail. Et comme il s’agit de job d’appoint, elles et ils n’ont pas droit au chômage. Certain-e-s se retrouvent dans des situations difficiles : leur travail d’étudiant-e était leur seule source de revenu. Quand les conditions sont remplies, nous pouvons notamment les aider à payer leur loyer et leur assurance-maladie.»
Géraldine Renggli relève également de nombreux mails en lien avec un fort sentiment d’insécurité et de panique. «Certain-e-s ont peur de la maladie, d’autres n’arrivent plus à se projeter dans l’avenir. Dans ces cas-là, je les envoie à notre guichet psychologique : nous collaborons avec le CERFASY (centre de recherches familiales et systémiques), où chaque étudiant-e a droit à trois séances gratuites. Cela peut être un bon soutien psychologique pour les personnes qui vivent mal la situation.»
Vous vous sentez concerné-e-s ?
www.unine.ch/social
14 avril
Solidarité du côté des étudiant-e-s
La solidarité n’est pas un vain mot à l’UniNE ! Etudiante en lettres, Karen Cuche s’est inscrite au Service de babysitting mis en place par la FEN (Fédération des étudiant-e-s neuchâtelois-e-s) le 16 mars dernier. «J’avais envie d’être utile, de pouvoir rendre service à des personnes en difficulté. L’initiative de la FEN va tout à fait dans ce sens.» Depuis, elle s’occupe deux jours par semaine d’un petit garçon de six mois pour permettre aux parents de continuer à travailler. «Ils m’ont demandé avant de m’engager si je respectais les consignes de confinement. Le père fait partie des personnes à risque. Chaque jour, quand j’arrive, je me désinfecte les mains et nous respectons entre adultes la distance de sécurité.» Près de 35 étudiant-e-s se sont mis-e-s à disposition des familles – un-e seul-e étudiant-e par famille pour éviter les risques de contamination. «Actuellement, une vingtaine de parents ont recours audit service, précise Romain Dubois, étudiant en droit, coordinateur du service de babysitting et membre de la cellule de crise de la FEN. Il y a également de nombreuses initiatives individuelles, au travers des scouts ou d’autres associations. Pour le moment, ça fonctionne bien. On verra comment ça évoluera à l’approche des examens.»
Ça vous intéresse ?
solidarite-neuchatel.ch
20 avril
Cap sur l’avenir avec le Centre de Carrière
Bon, pour l’heure, entre le confinement et la préparation des examens, vous avez d’autres priorités. Mais si vous prépariez l’après, le retour à la «normale» ? A l’UniNE, le Centre de Carrière reste toujours actif. Le 8 avril dernier, vous êtiez près de septante étudiant-e-s et doctorant-e-s confondu-e-s à assister à la visioconférence «Apprendre à rédiger une lettre de motivation», donnée en collaboration avec le Centre de Carrière de l’EPFL. «Le «public» a bien participé», se réjouit Dunvel Even, responsable du Centre de Carrière de l’UniNE. «Il y avait même plus de personnes que ce que nous avons d’habitude en présentiel». D’autres conférences en ligne auront également lieu ce jeudi 23 avril (Réussir sa recherche d’emploi) ainsi que le 29 avril prochains (Tirer le meilleur parti de LinkedIn). Dunvel Even rappelle que le Centre de Carrière maintient ses prestations, à savoir : conseils personnalisés pour les lettres de motivations ou CV, par mail ou par téléphone. Une bonne façon de se projeter dans l’avenir et d’oublier, quelques minutes, le temps du confinement.
Intéressé-e-s ? Les inscriptions, c’est par là :
www.unine.ch/carriere