Docteure en ethnologie de l’Institut d’Ethnologie de l’Université de Neuchâtel et de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, Leïla Baracchini a obtenu le Prix de thèse du Musée du quai Branly – Jacques Chirac 2019. Ce prix d’un montant total de 8'000 euro distingue chaque année deux thèses de doctorat pour leur intérêt scientifique et leur originalité dans les domaines des arts, des patrimoines, des musées et de la culture matérielle.

Quand l’art vient à D’kar : émergence et production d’un art san contemporain est le titre de la thèse de doctorat de Leïla Baracchini soutenue le 18 mars 2019 à l’Université de Neuchâtel. Basée sur un terrain ethnographique mené sur près de dix ans auprès de populations san du Botswana, elle explore les médiations, les traductions et les rapports de pouvoir inhérents au transfert – sous l’impulsion d’Occidentaux – du concept d’art à D’kar puis à la diffusion sur la scène artistique internationale d’un art san (ou bushman) contemporain. Les enjeux représentationnels propres à toute écriture ethnographique en milieu postcolonial sont également au cœur de ce travail. Cette thèse contribue ainsi aux débats actuels quant aux manières de rendre compte d’un processus créatif dans un contexte marqué par des rapports asymétriques et un accès différentiel aux moyens d’expression.

Dans le cadre de ses recherches, elle a constitué une collection d’œuvres pour le Musée d’Ethnographie de Neuchâtel, actuellement visibles dans l’exposition l’Impermanence des choses. Elle a également conçu en collaboration avec le Jardin botanique de Neuchâtel, l’exposition Kuru : l’art d’un monde en mutation.