Ce sont les jeunes hommes qui sont les plus grands utilisateurs d’émojis. C’est l’un des premiers résultats d’une étude menée par des linguistes des universités de Neuchâtel, Berne et Zurich sur l’utilisation des émojis et des graphies non standard dans la communication par WhatsApp. Pour compléter leur étude, ils invitent la population à donner son avis en répondant à un questionnaire en ligne.
Les émojis, une affaire d’hommes
Les premiers résultats du projet interuniversitaire « What’s up, Switzerland ? » (CRSII1_160714, dirigé par Elisabeth Stark de l’Université de Zurich), qui se basent sur l’analyse d’un corpus de 617 conversations (tchats, environ cinq millions de mots), montrent que ce sont les jeunes hommes qui utilisent le plus d’émojis en Suisse. Chez les participants de sexe masculin de moins de 17 ans, chaque cinquième mot est un émoji alors que chez les jeunes femmes ce n’est que chaque douzième mot qui est concerné. Pour le groupe de personnes âgées entre 17 et 34 ans ainsi que pour celui des personnes entre 50 et 64 ans, la proportion est plus basse encore : environ chaque vingtième mot uniquement est un émoji ; pour ces deux groupes d’âge également, les hommes utilisent légèrement plus d’émojis que les femmes. Ce n’est que dans le groupe des personnes âgées entre 35 et 49 ans que les femmes utilisent plus d’émojis que les hommes. Alors que pour les femmes de cette classe d’âge on retrouve un émoji tous les 34 mots, chez les hommes du même groupe d’âge il n’y a un émoji que tous les 75 mots!
Le smiley n’est pas mort
L’émoji entraîne-t-il la mort du smiley traditionnel ? En aucune façon! Dans le corpus WhatsApp étudié, les émoticônes composés de signes de ponctuation représentent encore 29% des signes imagés. Si l’on prend en considération uniquement les visages exprimant une forme de joie, les smileys traditionnels comme :-) ou :-D représentent même 31% des ressources pictographiques (et 59% sont des émojis). Les smileys traditionnels eux aussi sont plus utilisés par les hommes que par les femmes.
Quelle orthographe ?
Les émojis et autres émoticônes n’ont toutefois pas remplacé les mots, la communication par WhatsApp ne saurait en effet se passer de la combinaison de lettres. Jusqu’il y a peu, l’écrit était intimement lié à des attentes normatives strictes. Avec l’avènement de la communication numérique cette association semble s’être assouplie quelque peu. Dans le cadre du projet « What’s up, Switzerland ? », des chercheurs s’intéressent au statut de l’orthographe dans la communication par WhatsApp : sommes-nous devenus plus tolérants, notamment lorsqu’il s’agit de communiquer par smartphone ? Et si oui, y a-t-il des erreurs qui semblent plus acceptables que d’autres ? Quelles erreurs sont corrigées et quelles stratégies sont utilisées pour le faire ?
Participez à la recherche en donnant votre avis
Bien que des premières analyses aient permis de faire certaines découvertes à propos des émojis et de l’orthographe dans la communication par WhatsApp, de nombreuses questions restent ouvertes. Afin de comprendre comment et pourquoi les différentes ressources sont utilisées, les chercheurs des universités de Neuchâtel, Berne et Zurich invitent la population à participer à deux enquêtes, l’une portant sur les émojis et l’autre sur orthographe.
Pour accéder aux enquêtes: www.whatsup-switzerland.ch
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