Une centaine de spécialistes des réseaux informatiques, de la sécurisation et du stockage de données se sont réunis en juin à l’Université de Neuchâtel, à l’enseigne de la conférence internationale DisCoTec 2017. Organisateur de l’événement, l’Institut d’informatique de l’UniNE confirme sa réputation de centre de compétences en systèmes complexes et Big Data, fleuron de ses recherches menées dans le cadre de projets européens.
Les thèmes abordés touchent de près nos activités quotidiennes sur Internet. Transferts d’argent, avec ou sans bitcoins, stockage de photos de famille dans les clouds, ou encore données relatives à notre santé ne constituent qu’une infime partie des domaines auxquels s’intéressent les experts présents à DisCoTec 2017.
«A l’Université de Neuchâtel, nous avons fait du développement des clouds l’une des principales activités du groupe de recherche sur les systèmes complexes, explique Pascal Felber, professeur à l’Institut d’informatique et organisateur de la conférence DisCoTec 2017. La sécurisation du transfert et du stockage des données d’une part, et celle de leur traitement d’autre part, en forment les deux axes d’investigations majeurs que nous étudions dans le cadre des projets européens SafeCloud et SecureCloud.»
Le concept de SafeCloud, dont la coordination scientifique est assurée par Hugues Mercier à l’Institut d’informatique de l’UniNE, repose sur une stratégie de partition des fichiers. Imaginons qu’on veuille stocker une photo dans un cloud. L’opération consiste à crypter puis à fragmenter la photo pour en déposer chacune des parties dans divers lieux géographiques et chez des prestataires différents (comme Dropbox, Google Drive ou Amazon). But de l’opération : faire que seuls les ayants droit légitimes qui ont accès à tous les fragments puissent les grouper à nouveau pour en révéler tout leur sens. Ici, en l’occurrence, la photo d’origine.
Membre du groupe de recherche de SafeCloud, Valerio Schiavoni s’intéresse à la distance séparant le lieu de stockage des données de l’endroit où se trouve l’utilisateur. Il se pose notamment la question suivante : «Si des fichiers sont disséminés entre plusieurs centres de calcul, comment faire pour qu’ils restent accessibles et sécurisés en cas de défaillances, par exemple si l’un des centres venait à tomber en panne ?» Valerio Schiavoni et ses collègues s’interrogent également sur les coûts en termes d’espace numérique, donc aussi financiers, que représentent les duplications de sauvegarde, et ceux de l’encodage nécessaire pour préserver la confidentialité