No 139, janvier - février 2017

Actualité

"Ayons aussi une poésie nationale" Affirmation d'une périphérie littéraire en Suisse (1730-1830)

Publication
La mort du bourreau
La thèse de Timothée Léchot soutenue à l’Université de Neuchâtel en 2015 et dirigée par la professeure Claire Jaquier vient de paraître à la Librairie Droz, à Genève, dans la collection «Bibliothèque des Lumières». L’ouvrage concerne l’émergence d’une poésie nationale suisse au XVIIIe siècle: il porte un regard neuf sur la naissance de la littérature et de la culture «suisses romandes».

A partir des années 1730, les Suisses d’expression française s’interrogent sur l’opportunité de développer chez eux une activité poétique. L’enjeu est important : quelle serait la place d’une région sans poète parmi les nations policées qui cultivent les belles-lettres? Or, la hantise du bel-esprit français et la réputation de grossièreté qui poursuit les Suisses constituent une double embûche que rencontrent aussi bien les versificateurs anonymes du Journal helvétique qu’un Jean-Jacques Rousseau faisant ses premiers pas dans la carrière des lettres. Se cherchant une légitimité, les poètes assument ou revendiquent progressivement une différence par rapport à la France et à ses modèles littéraires les mieux établis. Entre la fin de l’Ancien Régime et l’époque romantique, l’idée d’une «poésie nationale» en français s’affirme dans cet espace littéraire périphérique, en attendant l’émergence d’une littérature romande à proprement parler.

Cette étude a reçu le Prix pour l’avancement de la relève du Collegium romanicum.

Timothée Léchot, «Ayons aussi une poésie nationale», Affirmation d'une périphérie littéraire en Suisse (1730-1830), Librairie Droz, 20/12/2016, ISBN-13 978-2-600-24727-6

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