Dans les Alpes, l’augmentation des températures ne réduit pas seulement l’enneigement durant l’hiver, mais également en automne et surtout au printemps où on observe la réduction la plus importante. Alors que jusqu’ici, l’enneigement avait principalement été analysé durant la période hivernale, une étude publiée conjointement par l’Université de Neuchâtel, l’Institut fédéral de recherches WSL et l’Institut SLF pour l’étude de la neige et des avalanches révèle que la durée d’enneigement s’est raccourcie dans toutes les régions et à toutes les altitudes entre 1100 et 2500 m.
Emmenés par la climatologue Martine Rebetez, les chercheurs ont sélectionné 11 stations du réseau MétéoSuisse dans les Alpes qui présentaient des séries de données continues depuis au moins 1970. Parmi celles-ci figuraient entre autres les mesures du SLF au Weissfluhjoch, à 2540 m d’altitude près de Davos. Toutes les stations enregistrent un raccourcissement significatif de la durée de l’enneigement, quelles que soient l’altitude ou la région.
La contribution principale à cette réduction est la fonte de plus en plus précoce de la neige au printemps. L’installation de plus en plus tardive du manteau neigeux en automne y contribue aussi, mais dans des proportions deux fois moins importantes. En moyenne, sur l’ensemble des stations, la couverture neigeuse s’installe 12 jours plus tard et disparaît 25 jours plus tôt aujourd’hui qu’en 1970. Les chercheurs ont en outre mesuré une baisse de 25 % en moyenne de la hauteur maximale annuelle de la couche de neige. Et le moment où survient ce maximum s’observe aujourd’hui en moyenne 28 jours plus tôt qu’il y a 45 ans.
Au début des années 1970, les hivers étaient particulièrement enneigés, ce qui renforce encore la différence avec les hivers actuels. Mais les données sont sans équivoque : « Ces nouveaux résultats montrent que la durée d’enneigement s’est réduite en toutes saisons et à toutes les altitudes et pas seulement en hiver, en plaine et en moyenne montagne, où tout le monde peut facilement s’en rendre compte », explique Martine Rebetez. Même si elle ne livre pas de projections pour le futur, cette étude souligne qu’il faut s’attendre à l’avenir à des conséquences importantes, non seulement pour les activités liées directement à la neige, mais également pour l’approvisionnement estival en eau, pour les activités humaines comme pour les écosystèmes naturels.
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