No 137, octobre 2016

Actualité

Un 71e Dies Academicus ouvert sur le monde

Rétrospective
Catherine Gfeller
 

Le Dies academicus, journée officielle de l’Université de Neuchâtel (UniNE), a réuni 400 personne à l’aula des Jeunes-Rives. Pour l’édition 2016 de cette manifestation dont la tradition remonte à 1946, le thème retenu était «Une université ouverte sur le monde». Quatre doctorats honoris causa ont été conférés à Florence Aubry Girardin, juge à la Cour de droit public du Tribunal fédéral, Pierre Pestieau, membre fondateur de l’European Economic Association, John Pickett, président de la Royal Entomological Society et Caroline Alexandra van Eck, titulaire de la chaire John Ruskin pour l’enseignement des Beaux-Arts à Oxford.

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A l’heure où la tentation du repli hante nos sociétés confrontées aux défis d’un monde incertain, le recteur a évoqué le thème du Dies academicus sous trois facettes : en montrant l’Université en tant que lieu où se pratique l’ouverture, en la voulant résolument ouverte dans ses interactions avec l’extérieur et en rappelant sa mission de former des gens ouverts qui peuvent ensuite propager cette valeur d’ouverture dans le reste de la société. Un idéal parfaitement incarné par la représentante des étudiants et étudiantes Juliane Roncoroni, Tessinoise immatriculée en master à Neuchâtel après avoir obtenu son bachelor à Zurich. Elle s’est faite la porte-parole d’une jeunesse cosmopolite parce qu’ouverte et ouverte parce que cosmopolite.

Dans une université qui abrite le pôle de recherche national sur la migration et la mobilité (NCCR – On the move), le choix de confier une allocution sur le thème de l’ouverture à la directrice de la section suisse d’Amnesty International Suisse Manon Schick s’est imposé de lui-même. Le public a en outre pu goûter les interventions, sur fond de politique financière, de la cheffe du Département neuchâtelois de l’éducation et de la famille Monika Maire-Hefti ainsi que du président du Conseil de l’Université Antoine Grandjean.

Quatre doctorats honoris causa décernés

Journée officielle de l’Université, le Dies academicus a pour but d’entretenir une tradition et affirmer l’identité de l'Université. La cérémonie est marquée par un cortège en toges académiques et le respect d’un protocole. Cette manifestation est également l’occasion d’honorer des personnalités par la remise de doctorats honoris causa, qui ont été attribués à Florence Aubry Girardin pour la Faculté de droit, Pierre Pestieau pour la Faculté des sciences économiques, John Pickett pour la Faculté des sciences et Caroline Alexandra van Eck pour la Faculté des lettres et sciences humaines.

Portrait des docteurs honoris causa 2016 de l’Université de Neuchâtel

Mme Florence Aubry Girardin

Après des études de droit à Neuchâtel suivies d’un brevet d’avocat à Genève, Florence Aubry Girardin a obtenu son doctorat en 1995 à l’Université de Genève, tout en y assurant une charge d’enseignement. Engagée comme greffière au Tribunal fédéral, elle a présidé la Commission fédérale de recours en matière d’assurance-accidents de 1996 à 2006, puis est devenue juge au Tribunal administratif fédéral. En 2008, elle a été élue juge au Tribunal fédéral, à la deuxième Cour de droit public. Spécialiste du droit du travail, Florence Aubry Girardin collabore étroitement avec le Centre d’étude des relations du travail de l’Université de Neuchâtel (CERT). Auteure de nombreuses publications sur des thèmes de sécurité sociale, égalité, droit des migrations, droit pénal, droit public économique ou droit fiscal ainsi que sur la procédure fédérale, elle est également membre du jury de la Swiss Moot Court, vice-présidente du Comité de la Fondation Walther Hug et membre du Conseil de l’Institut suisse de droit comparé.

M. Pierre Pestieau

Après un doctorat obtenu à Yale en 1972, Pierre Pestieau a été nommé professeur à l’Université Cornell puis, quittant les Etats-Unis, à l’Université de Liège, en Belgique. Membre de l’équipe qui a mis sur pied le premier programme coordonné d’études doctorales en sciences économiques à l’échelle européenne, il a aussi participé à la fondation de l’European Economic Association. Il est reconnu pour son apport à la littérature en économie publique, avec un intérêt particulier pour les systèmes de retraite, la concurrence fiscale et les politiques redistributives. Il est l’auteur de contributions scientifiques fondamentales publiées dans les meilleures revues et a aussi rédigé des ouvrages de référence en matière de sécurité sociale, de systèmes de retraite et d’Etat-providence. Ses compétences, reconnues par des distinctions prestigieuses, en font un des experts les plus consultés sur le plan mondial, par des institutions telles que la Commission européenne, l’OCDE ou la Banque mondiale.

M. John Pickett

Après un doctorat en chimie organique synthétique obtenu en 1971 à l'Université du Surrey (Grande-Bretagne), John Pickett a poursuivi sa carrière académique en s’intéressant à la chimie du malt et du houblon dans les processus de fermentation, puis en menant des recherches sur de nouvelles méthodes de lutte contre les ravageurs au sein du Département Insecticides and Fungicides (actuellement Département de Chimie biologique) de Rothamsted Research. Directeur de ce département de 1984 à 2010, année où il obtient une bourse pour chercheur émérite, il dispose de compétences en écologie chimique qui l’ont tout naturellement amené à collaborer avec le NCCR Plant Survival de l’Université de Neuchâtel (2001-2013). Auteur de plus de 515 publications et brevets, il a obtenu de nombreuses distinctions. Depuis 2014, il est président de la Royal Entomological Society et associé étranger de la National Academy of Sciences (Etats-Unis).

Mme Caroline Alexandra van Eck

Caroline Alexandra van Eck a obtenu son doctorat à l’Université de Leyde, aux Pays-Bas, où elle a longtemps enseigné l’histoire et la théorie de l’architecture et des arts visuels (1600-1800). Elle a été nommée en 2016 professeure au King’s College de l’Université de Cambridge et occupera dès l’an prochain la chaire Slade pour l’enseignement des Beaux-Arts de l’Université d’Oxford, également appelée « chaire John Ruskin », du nom de l’écrivain, peintre et critique d’art qui fut son premier titulaire. Honorée de récompenses prestigieuses telles que le prix Descartes-Huygens de l’Académie des Inscriptions de l’Institut de France (2013), l’Ordre du Mérite conféré par le gouvernement français (2014) et le Prix du Rayonnement de la langue et de la littérature française (2015), elle a régulièrement associé l’Université de Neuchâtel dans des projets de recherche au rayonnement international et encadré gracieusement plusieurs doctorantes de l’Institut d’histoire de l’art et de muséologie.


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