No 191, septembre 2023

Actualité

Une retraite à l’étranger : l’argent et le climat parmi les motivations
        

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Les considérations financières, les préférences climatiques ou encore les réseaux personnels sont quelques-uns des facteurs qui poussent les gens à passer leur retraite ailleurs que là où elles ont travaillé. Totalement ou quelques mois par an. Tels sont les constats d’un travail de doctorat portant sur la migration à l’âge de la retraite. La thèse de Livia Tomás, récemment soutenue à l’UniNE, a été réalisée dans le cadre du Pôle de recherche national NCCR - on the move.

En prenant comme base de son étude des personnes ayant travaillé en Suisse et envisageant une retraite en Espagne, Livia Tomás a relevé deux pratiques principales : certaines ont décidé de quitter la Suisse pour s’installer définitivement en Espagne, tandis que d’autres ont choisi de conserver leur domicile en Suisse tout en séjournant au moins trois mois par an en pays ibère. Ce dernier cas de figure se nomme la bi-localité.

Parmi les personnes qui ont décidé de s’installer en Espagne, on distingue encore trois catégories : celles qui migrent pour la première fois, celles qui retournent en Espagne et les personnes qui continuent à migrer. On observe par conséquent différents types de mobilités transnationales dans les données qualitatives recueillies, allant de déplacements fluides à des migrations plus permanentes.

Pour réaliser sa thèse, Livia Tomás a rencontré 55 personnes de diverses nationalités – âgées de 64 à 89 ans – dans le cadre d’une étude de cas helvético-espagnole. Elle a recueilli leurs histoires de juin 2020 à août 2021.

De son travail sur le terrain, Livia Tomás a retenu cinq motivations poussant les gens à passer leur retraite ailleurs que là où ils ont travaillé  : les considérations financières, les préférences climatiques, les sentiments d’attachement, les événements marquants de la vie, et les réseaux personnels. Toutes ces motivations ne jouent pas le même rôle. Par exemple, le désir d’un climat plus doux et d’un mode de vie plus sain et détendu est une raison importante pour toutes les personnes interrogées de passer leur retraite – ou au moins une partie de celle-ci – en Espagne. Les sentiments d’attachement à l’Espagne peuvent également jouer un rôle dans la migration vers ce pays. 

Il existe des différences importantes en ce qui concerne les préoccupations financières. En effet, les personnes ayant travaillé toute leur vie en Suisse migrent principalement pour maintenir leur niveau de vie pendant la retraite. A contrario, celles et ceux touchant une rente incomplète quittent la Suisse pour éviter de faire face à la précarité liée à des difficultés financières.

En examinant les différences et les similitudes entre les personnes retraitées, cette thèse de doctorat apporte une contribution importante à la compréhension des pratiques de mobilité transnationale développées au cours de la retraite. Elle permet ainsi d’élargir la recherche transnationale sur le vieillissement en prenant en compte plusieurs catégories au sein d’un même projet de recherche. De plus, elle souligne que la bi-localité s’avère une pratique de mobilité spécifique motivée par des facteurs autres que ceux liés à la migration. Alors que cette forme de mobilité a été principalement présentée comme une alternative à l’installation dans un autre pays, cette thèse de doctorat démontre qu’elle est délibérément choisie.

En savoir plus : Référence scientifique :
  • Tomás, L. (2023). Ageing transnationally: A comparative analysis of transnational mobilities in old age. [Doctoral dissertation, Université de Neuchâtel]. Libra Repository. libra.unine.ch/handle/123456789/31682

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